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     INDIENS DECEDES EN GPE

Le Conseil Général a fait venir les Indiens en Guadeloupe après l’abolition de l’esclavage de 1848, pour remplacer la main d’œuvre servile dans les champs de cannes des colons.
De 1854 à 1906, date du départ du dernier convoi de rapatriement, 42.900 Indiens sont arrivés en Guadeloupe et environ 10.500 y sont nés. En face, 9.700 seulement ont été rapatriés et 13.300 sont encore présents dans l'île. La différence, soit environ 30.400 personnes, correspond à autant de décès. Tel est le bilan quantitatif accablant de l'immigration indienne en Guadeloupe ; ce n'est pas une statistique, c'est une hécatombe ! » Thèse de Christian Schnakenbourg L'IMMIGRATION INDIENNE EN GUADELOUPE (1848 – 1923) Coolies, planteurs et administration coloniale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 27 avril 1848, les efforts de Victor Schœlcher  ont abouti à la suppression ou plus précisément à la deuxième abolition de l’esclavage dans la Colonie de la Guadeloupe.

 

-          De nombreux  esclaves libérés ne voulant  plus travailler la terre ont émigré vers les parties les plus accidentées de l’île pour constituer des véritables coins d’Afrique ;

 

-          D’autres se sont dirigés vers les Villes et les Bourgs pour grossir la population misérable ou oisive, et ainsi une faible partie est restée sur les habitations.

 

Malgré le retour sur les habitations sucrières d'une partie des anciens esclaves qui les avaient fuies, il y a une diminution brutale de la main d’œuvre sur les habitations, il y a forcément moins de cannes cultivées, d où une baisse  de la production de sucre.

 

Voyant cette situation s’aggraver  au fil du temps, la production cannière diminuant de moitié dans les 5 années suivant l’abolition de l’esclavage, soit 34.000 tonnes à 17.000 tonnes, les planteurs eurent le sentiment qu’ils allaient vers la ruine de l’économie sucrière.

 

L’économie du pays à l’époque était basée sur la canne à sucre (la monoculture) ; il fallait donc trouver un moyen pour rehausser cette économie qui allait au déclin, et faire face à la concurrence du sucre de betterave métropolitain. Pour cela, une main-d’œuvre à bon marché  est nécessaire, or les affranchis exigeaient un salaire que les planteurs jugeaient trop élevé.

 

La stratégie, c’était de faire venir de la main-d’œuvre de l’extérieur. Le recours à l’immigration rendait à la masse de colons la liberté d’imposer les prix qui leur convenaient et d’être moins dépendants de ce qu’ils appelaient « les caprices des noirs ».

Des tentatives ont été faites au niveau de la Chine, du Japon, du Portugal, et même de l’Afrique sans résultats positifs.

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Restait l’inépuisable INDE, qui avait déjà fait ses preuves dans les îles britanniques : Le rapporteur de la  commission d’immigration en séance du Conseil Colonial déclare entre autres que :

 

-   le coolie est l’immigrant par excellence

-   le  salaire du coolie est le moins élevé de tous ceux attribués aux immigrants      

-   cette race :

         est de mœurs douces et polies

         d'un caractère doux et soumis

         remarquable par sa scrupuleuse fidélité aux engagements pris, par son travail toujours suivi et correct sous les yeux ou en dehors de la  

         surveillance du maître.

 

 Le principe de l’immigration indienne a été retenu d’autant plus aisément que la France possédait ses 5 comptoirs en Inde (Pondichéry, Chandernagor, Yanaon, Karikal et Mahé).

 

 Après s’être fixé sur l’Inde, l’immigration contrôlée par les pouvoirs publics a donc été retenue, ce qui d’ailleurs était souhaité par les colons. Après les conventions signées entre La Grande Bretagne et la France, il y a lieu de procéder au recrutement qui se faisait sous différentes formes  et pas sans difficultés : Les indiens les plus âgés ont gardé vivante la mémoire d’un arrachement douloureux et violent de l’Inde : la capture, la tromperie, la ruse, le complot comme facteur expliquant leur présence en Guadeloupe.

 

 Il est généralement admis que l’Indien quitte son pays chassé par la misère. Il demeure cependant que tous les  indiens présents en Guadeloupe ne furent pas des kidnappés puisque théoriquement leur consentement était requis avant que ne leur soit délivré le permis d’embarquement.

 

 En réalité beaucoup d’indiens se décidèrent à émigrer tentés ou trompés par les recruteurs qui leur peignent la colonie à côté de Pondichéry, sous des couleurs plus que flatteuses, en quête d’eldorado ou de mieux être.

 

Il est à spécifier que  l’arrivée des indiens s’échelonna sur 2 grandes périodes :

Fin de l'immigration indienne
en Guadeloupe

-  Une première période allant de 1854 à 1860 au cours de laquelle le recrutement se faisait dans les 5 comptoirs avec embarquement dans les ports français de Pondichéry et de Karikal.

 

-  Une deuxième période qui s’étend de 1861 à 1889 date de la fin de l’immigration réglementée. Les comptoirs ne parvenant pas à satisfaire les demandes des 3 îles (Guadeloupe, Martinique et réunion), les recruteurs français opéraient clandestinement dans le territoire Anglo-Indien et étaient traqués par les fonctionnaires anglais devant cette irrégularité. Pour mettre fin à ce procédé illégal, une convention dite (convention Franco-Anglaise) a été signée le 01.07.1861 entre la France et La Grande Bretagne qui stipule que dorénavant le gouvernement français pouvait recruter et engager des travailleurs sur tout territoire indien appartenant à la Grande Bretagne, et les embarquer soit dans les ports français, soit dans les ports britanniques de l’Inde.

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Un événement important marquant l’histoire de la Guadeloupe, survint à Pointe à Pitre le 24 décembre 1854. En effet ce jour là vit arriver le bateau « L’Aurélie », commandé par le capitaine Blanc, qui débarqua 344 Indiens ayant quitté le port de Pondichéry le 30 septembre de la même année.

L' A U R E L I E

95 convois suivirent de 1854 à 1889 pour emmener un peu plus de 42.000 indiens avec un contrat d’engagement de 5 ans, pour se voir diriger et installer dans les régions cannières.

   Le contrat d'engagement  (Cliquez)

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-   pouvait être renouvelé une fois pour une période allant jusqu'à 5 ans, toujours avec droit de rapatriement aux frais du gouvernement pour l’indien et sa famille.
Si après ce renouvellement, l'immigrant voulait rester, il devrait faire de la Guadeloupe sa terre d'adoption, en perdant le droit de rapatriement aux frais de l'Administration, c'est ce qui s'est passé pour près de la moitié.

 

-  stipulait que l’indien devait être bien nourri, bien traité, bien payé, bien soigné, bien vêtu, mais la réalité était tout  autre, car les conditions de vie que connurent les indiens ne furent en rien à la gloire du pays d’accueil.(voir plainte des engagés, (Cliquez)

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Telles sont les principales étapes de l’immigration indienne en Guadeloupe.

Près de la moitié sont morts ou rapatriés, et l’autre moitié a fait de la Guadeloupe    sa terre d’adoption.

Nous les descendants de cette moitié sommes des Guadeloupéens d’origine  indienne.

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Reconstitution de l’arrivée d’un groupe d’immigrants indiens (Habitation Duval, à Petit-Canal, déc. 2006)

 

Le 24 décembre 1854, le premier convoi d’immigrants indiens arrive en Guadeloupe (l’« Aurélie » : 344 indiens). C’est la résultante de transformations fondamentales, au niveau social, et économique, dans la société coloniale post-esclavagiste.

 

Les immigrants débarquaient sur le port de Pointe à Pitre et étaient répartis entre les colons puis dirigés vers les habitations cannières.

 

Une mise en scène de transfert d’un groupe d’immigrants à été organisée sur l’habitation Duval (Petit-Canal) le dimanche 10 décembre 2006. Le moment de la rencontre avec les esclaves affranchis à d’abord été présenté. Il a été mis en évidence les conditions d’accueil et les premiers échanges, parfois difficiles entre nouveaux immigrants et affranchis.

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